Un SMS... Et tout dérape. (TERMINÉ)

« Aaron.... Aaron.... AAROOOOOOON ! »

Un cri retentit à travers la pièce remplit de personnes mangeant à leur guise un repas aussi délicieux que les chaussettes de Vieille Tante Ursule. Cela est bien entendu une blague de la narratrice, les réclamations seront à faire à la sortie je vous prie. La nourriture de Némis était parfaitement succulente, comme un bout de chocolat qui vous fond en bouche alors que vous venez de croquer dans un morceau de poisson écœurant à la normale. La pièce était plutôt grande pour accueillir les nombreux élèves du lycée.

« Aaron.... Aaron.... AAROOOOOOON ! »

Parmi toutes ces têtes, il y avait une crinière blonde qui se détachait du reste, car ce garçon n'était pas un japonais, il paraissait venir de l'Occident et plus précisément, de l'Angleterre. Tout le monde avait le regard tourné vers cet élève, pourtant, il restait dans ses profonds rêves. Une fille, aux cheveux de flammes, hurlait après lui !

« Aaron.... Aaron.... AAROOOOOOON ! »

Cette dernière s'égosillait pour réveiller le garçon, nommé Aaron Evans, sans succès. Néanmoins, il s'efforçait d'ouvrir ses yeux océans. Puis, nous entendîmes seulement le fracas de la vaisselle. Le garçon s'était enfui.

Il courait à travers les couloirs, montant les étages un à un.... Il voulait rester loin du reste du monde, il se sentait humilié. Comme à chaque fois. Sa nature discrète et sensible... Il voulait la préserver, qu'elle reste ancrée dans sa conscience, comme un coquillage à son rocher. A son socle trempé, car Aaron pleurait, comme une fillette. Il lui manquait quelque chose, un être auprès de lui qui veillerait à sa bonne conduite, à ses sentiments. Il fallait qu'un humain prenne soin de ce petit bout d'homme pour que plus tard, il grandisse, car l'adolescent était encore très enfantin.

Aaron grimpa sur le toit, un endroit où il aimait se réfugier. Parfois, il pleurait, parfois, il s'amusait. Tout ce qu'il savait, c'était que ce lieu, il le chérissait. Il attrapa son portable dans sa poche de jeans et sécha ses larmes du revers de sa main, ses yeux restèrent embués, car la fontaine ne cessait de couler, apportant l'eau aux villageois déshydratés. Le garçon se mit à écrire un SMS à une jeune fille qui étudiait encore à Némis, mais qui l'avait sûrement oublié... Depuis longtemps.

« Juste un dernier baiser, sur le toit d'autrefois, où nous nous sommes enlacés, jusqu'à que la lune tombe et que ses bras nous emportent dans maintes rêves. »

Le jeune Evans avait une certaine main de poète, pas forcément très bonne, mais il aimait écrire de belles choses, enfin ce qu'il jugeait de beau. Il appuya sur le bouton qui permettait d'envoyer le message, espérant une réponse de la femme aux cheveux d'or...

Il était censé aller en cours mais... Masaru n'était pas motivé. Pas alors que sa nuit avait été si courte, que son bras lui faisait si mal. Mais son visage restait impassible, son sourire continue de s'afficher, et il répondait poliment à tout propos qu'on lui adressait. Il avait option, il préférait rester dans la salle des Shell, à pianoter sur son clavier à toute allure, à chercher encore et toujours qui pouvaient bien être les Chess. Les Shells finiront pas leur mettre la main dessus et ce sera la fin de la peur.

« Juste un dernier baiser, sur le toit d'autrefois, où nous nous sommes enlacés, jusqu'à que la lune tombe et que ses bras nous emportent dans maintes rêves. »

Masaru observa le texto. Le relut deux fois. Réfléchit. Plait-il ? Qui avait-il embrassé sur le toit, déjà ? Avait-il embrassé quelqu'un à cet endroit, au fait ? Bonne question. Un soupir lui échappa et il éteignit l'ordinateur. Masaru se leva, repoussa la chaise et renfila sa veste. Bon, bon, bon. Direction le toit, donc. La rencontre pouvait être intéressante !

C'est les mains dans les poches, la tête basse, la cravate pratiquement défaite, que Masaru apparait en haut des marches qui mènent au toit. Il relève les yeux, et découvre un garçon, blond, qu'il connait. Ils sont dans la même class, ils se sont vus lors de la rentrée. Comment s'appelle-t-il déjà ?

- Evans ?

Bingo. Masaru s'avance, le rejoint. Il est loin d'être une jeune fille aux cheveux d'or, mais il fera peut-être l'affaire. Il sort son portable, fait apparaitre le sms et tend l'appareil à son camarade. Etant donné qu'il n'y a que le blond sur le toit, que le texto semblait immédiat, ça ne peut être que lui, n'est-ce pas ? C'est logique.

- Si je t'avais embrassé ici un jour, je m'en serais souvenu, je pense.

Masaru n'est pas ironique. Sa voix est calme, il dit juste ce qu'il pense. Il n'a jamais embrassé Evans, encore moins sur ce toit. Il ne dit pas non à essayer 8D Cela va de soi, mais bon. Ce n'est pas lui qu'attendait le jeune homme, c'est certain. Il observe Aaron de haut en bas, appréciateur sans trop le montrer. Le blond doit être assez géné comme cela.

- Quelque chose ne va pas ? Ou je dérange vraiment ?

« Ma....Ma... Masaru ? »

« Quelque chose ne va pas ? Ou je dérange vraiment ? »

Le voir rougir ne l'étonna guère. Le chanteur d'Apple & Sick rangea son portable et ne quitta plus Aaron des yeux. Il se demandait bien comment son homologue avait pu se tromper de numéro, dans l'envoi de son sms. Et surtout, qui était le véritable destinataire de ce texto ? Une jolie jeune fille ? Plus jeune ou plus âgée ? Peu importe. Ce n'était pas lui, que le blondinet attendait. Ce n'était pas lui qui était censé lui offrir un baiser, lui remonter le moral.

« Ma....Ma... Masaru ? »
La voix lui sembla éraillée. Aaron avait-il pleuré ?
- Oui, c'est moi, effectivement.

L'absence de réponse d'Aaron l'intrigua autant qu'elle l'inquiéta. Que faire ? Il tourna la tête vers la porte. D'un côté, Masaru n'était vraiment pas en état d'écouter la détresse d'un simple camarade, à qui il n'avait jamais adressé la parole jusque là. De l'autre, il ne pouvait tout simplement pas le laisser là, à subir des tourments que lui-même ne pouvait pas saisir.

Il se retint de soupirer, et rejoignit le bord du toit. Il s'y assit, mais les pieds bien posé sur le toit. Tourné vers Aaron, qui semblait prêt à se laisser aller dans le vide. Masaru jeta un coup d'œil vers en bas. Hm, c'était haut. Ça ferait un joli splash... Non, il n'était pas comme ça. Sa main se posa sur la cuisse de son camarade. Pour le ramener parmi les vivants.

- Eh ! Parle, va. Si tu gardes tout pour toi, ça te détruira.

Foutage de tronche 8D Masaru était THE type qui gardait tout pour lui jusqu'à l'implosion. Justement, sans doute... Il ne connaissait que trop bien les conséquences d'une trop grande souffrance, trop longtemps gardée pour soi-même. Son pouce caressa doucement la cuisse du jeune homme à travers le pantalon. Masaru était très sérieux quand il lâcha les mots suivants.

- Aaron ? Je suis là pour toi, si tu veux.

Non, il ne comptait pas sortir. Il retira simplement sa main. Fixa loin devant lui. Même si Aaron ne souhaitait pas se confier, il pouvait toujours rester là, à ses côtés. Au final, il ne faisait pas trop froid. Et Masaru se sentait mieux ici qu'enfermer dans une salle de classe. Il hésita un instant, et sa voix résonna enfin sur le toit. Claire. Il trouvait que les paroles allaient bien au moment...

Years ago, when I was younger
I kinda liked a girl I knew
She was mine and we were sweethearts
That was then but then it’s true

I’m in love with a fairytale, even though it hurts
‘Cause I don’t care if I loose my mind
I’m already cursed

Fairytale - Alexander Ryback

Il se tut. Être amoureux d'un conte de fée... D'une jolie fille au visage d'ange, aux yeux bleus et aux cheveux d'or. La voir disparaitre, et se retrouver avec un Prince Charmant. Hm ?

Aaron observait son, peut être, futur train d'atterrissage. Là-bas, au sol, il l'attendait fièrement, depuis déjà bien trop longtemps. Il n'avait plus qu'à se laisser aller de l'avant... Non pas de ce sens. Juste un mouvement vers le vide. Et on verrait déjà sa dépouille gisant sur le macadam, inerte. Mais le jeune garçon avait assez pleuré, assez ...... Il en avait assez de tout et la solution se trouvait juste là devant lui. Un pas devant, et il ne ressentirait plus rien, il ne serait plus qu'un être sans sentiments, alors il ne souffrirait plus. Jamais. Pourquoi sa vie était si compliquée ? Il avait envie de hurler, de crier, de s'égosiller, de murmurer, de chuchoter. Fin, ce mot était simple, doux, si facile à prononcer et si évocateur.

Dans ses songes, Aaron n'était qu'une pièce de bois qui devait traverser une pièce vide, sombre. Et il devait chercher la sortie... Loin devant. Mais il avait besoin qu'une personne lui indique le chemin, qu'il l'éclaire, qu'il suivrait à travers les ombres rampantes. Ainsi il pourrait sortir et redevenir l'Aaron d'avant... Celui qu'il n'est plus. A présent, c'était un pleurnichard qui ne cessait de geindre, qui ne pouvait que laisser couler des larmes salées et amères. Après tout, il était humain... Mais personne non personne ne le comprenait, car personne ne le soutenait. Tout le monde l'avait abandonné, et maintenant, il était accroupi sur le chemin d'ébène, et une sortie se présentait à lui... La mort ou plutôt le suicide. Ainsi il pourrait glisser dans un chemin d'où il ne pourrait sortir, un chemin de lumière, où le soleil trône, mais jamais il n'aurait la possibilité de se retourner pour changer de voie.

« Eh ! Parle, va. Si tu gardes tout pour toi, ça te détruira. »

Aaron Evans était déjà détruit, il était rongé de l'intérieur et personne ne s'occupait de guérir ses plaies. Personne. Il n'avait rien à dire à cet inconnu. Aucune chose. Aujourd'hui, il n'était pas vraiment bavard, ses gestes disaient tout... Ils ne cachaient rien. Le garçon remarqua alors la main sur sa cuisse. Ce qui lui rappela ses anciens amours, le sms... Sa tête était embrouillée. Alors il jeta un coup d'œil à l'homme, Aaron avait encore les yeux rouges, les larmes les avaient dévasté. Masaru avait des yeux bleus comme lui, mais ils n'exprimaient pas le même sentiment que les siens. Ses cheveux étaient plutôt ébouriffée et noir comme l'encre... Mais de quelle couleur était son cœur ? Le jeune garçon le pensait plutôt rouge, ou rose, tambourinant contre sa poitrine à une vitesse effrénée

« Aaron ? Je suis là pour toi, si tu veux. »

Il ne prêta pas vraiment attention à ses dires mais plutôt à la caresse qu'il effectua sur sa jambe, elle était plutôt légère, douce comme un nuage. Elle l'emporta alors dans le ciel, était-il enfin mort ? Ou alors venait-on de lui envoyer un ange pour le réconforter et l'emmener à sa suite vers un autre monde. Un sentiment naquit de ce geste, lequel ? Il ne le savait pas.... Encore. Aaron n'était pas vraiment influençable même s'il était plutôt naïf mais pas à ce point. Masaru retira sa main, et le blondinet se mordilla la lèvre. Et c'est alors que le musicien se mit à chanter... En anglais. La langue maternelle d'Aaron, il buvait alors ses paroles...

Être amoureux d'un conte de fée.... Mais de toute façon.... Je suis déjà maudit. Oui, Aaron avait déjà tenter de mettre fin à sa vie, il avait déjà eu des pensées horribles ? Que pouvait-il lui arriver de pire maintenant ? Qu'il se change en princesse blonde ? Et que son prince devienne le musicien...

Alors... De quelle couleur est le cœur de Masaru ? Rouge ? Ou bien noir comme sa chevelure ? Tout ce qu'Aaron sait... C'est qu'il bat à la même vitesse que le sien, car il ne cesse de tamponner son torse.

L'adolescent pleurnichard et timide s'était approché de l'homme robuste aux yeux du ciel. Et le blondinet l'avait enlacé avec douceur pendant qu'il chantait, à présent.... Ses lèvres étaient collés contre les siennes. Plus jamais cette lame ne le transperça, car il était déjà maudit.... Masaru... Ne veux-tu toujours pas me dire de quelle couleur est ton cœur ?

Il espère que les paroles de la chanson ramèneront Aaron parmi les vivants, sur ce toit. Qu'elles l'empêcheront de regarder plus longtemps en bas. Il veut bien être le bâton qui lui permettra de rester debout. Il accepte volontiers de prendre son homologue sous son aile. Il désire lui remonter le moral. Masa est sûr de pouvoir y parvenir s'il y met de la bonne volonté. Que faire, franchement ? Enlacer ? Menacer ? Caresser ? Crier ? Chanter ?

Oui, chanter. Aaron réagit. Enfin, il se tourne vers lui, semble accepter sa présence. Cela dure le temps de la chanson, des notes jetées au vent. Son corps se rapproche, son regard se détourne du "train d'atterrissage". Le membre du Shell est parvenu à son but. Mais la suite...

Leurs lèvres se frôlent, à peine la voix du plus âgé s'est éteinte. Masaru ne s'attendait pas à ce baiser, pas à cette étreinte. Il ne pouvait même supposer que son camarade avait ce genre de penchants. Ou bien est-ce juste le moment qui s'y prête ? Il ne le repousse pas, loin de là, ses bras se referment sur la taille d'Aaron, et il répond avec délicatesse au baiser.

De quelle couleur est son cœur ? Un regard extérieur, sans compassion aucune, répondrait bêtement rouge. Un ami, un camarade, qui ne peut voir que ce que le musicien laisse voir, dirait sans doute blanc. Son père, dans son ivresse brutale, cracherait noir, comme couleur, sans chercher plus loin. Mais Masaru dirait tout simplement, qu'il a le cœur gris. Un gris sale, un gris douloureux. Plus blanc, pas noir. Gris comme la poudre de son arme. Gris comme les cordes de sa guitare. Tout est gris en lui, oui. Et son cœur bat, bat, et bat encore.

- De ça, je me souviendrais.

Un sourire tendre étire ses lèvres. Ses doigts frôlent en une caresse délicate la joue du blondinet, repousse une mèche. Il garde ses mains sur les hanches de son camarade. Continue de lui sourire doucement. De frôler ses joues, parfois. Que dire ? Que faire ? Faut-il promettre ? Mettre les points sur les i ? Repousser, enfin ? Oser, peut-être ? Masaru ne sait pas, ce n'est pas le moment de réfléchir.

- Et si nous rentrions, hm ?

Aaron s'était envolé loin dans le ciel. Comme un ange, il avait volé jusqu'à pouvoir atterrir sur les nuages de coton. Et là, il s'asseyait sur la douce surface, rêvant à un futur plus joyeux. Et apparemment, son souhait fut exaucé, un peu plus tôt, le jeune garçon s'était approché de Masaru et ce fut ainsi qu'il l'embrassa, tendrement, délicatement.

Pourquoi une telle action ?! Il y certaines personnes qui parlent longtemps avant d'avouer leur amour, d'autres qui se lancent directement mais au fond ne ressentent rien, d'autres encore n'ont pas besoin de mots pour se le dire, enfin, certains ont un coup de foudre. Néanmoins, Aaron n'entrait dans aucune catégorie car ce geste soudain, il n'en connaissait pas la raison bien qu'il eut une petite idée... Venait-il de trouver sa béquille ? Le garçon aurait tendance à répondre positivement car l'autre homme avait répondu à son baiser... Masaru l'enlaça alors, et leurs lèvres se touchèrent une nouvelle fois.

Lorsque ses mots parvinrent aux oreilles d'Aaron, il n'eut qu'une pensée ; il espérait qu'il s'en souviendrait, mais surtout, que ce ne soit pas la dernière fois. Il se sentait tellement bien dès que leurs bouches s'approchaient, lorsqu'il y avait un contact entre leurs deux corps. Au moins, il s'évadait de ce monde noir, celui qui lui faisait peur, mais parmi l'ombre trônait une lumière, celle qui lui avait permis de se sauver, aujourd'hui, et cette parcelle de couleur se nommait Masaru.

Alors, une mèche fut repoussée de son visage pâle, en même temps qu'un obstacle fut franchi dans cette salle sombre qu'il devait traverser. Tirait-il des conclusions trop hâtives ? Sûrement, il était même possible que dans quelques minutes, il prenne peur et parte... Loin. Aaron n'avait pas parlé depuis, pas un seul son n'était sorti de sa bouche, rien. Il y a des moments où les mots ne servent pas, comme aujourd'hui apparemment.

Le blondinet observa consciencieusement le visage de son interlocuteur, il était déjà temps de se quitter, mais Aaron ne voulait pas, il voulait rester ici, que la scène se fige, qu'elle ne se termine pas.

« Oui. »

Sa réponse n'était qu'un murmure parmi les bruits que l'on pouvait percevoir ailleurs. Ainsi, il se leva, tout en souplesse, frôlant la main de Masaru comme une caresse avant de la l'empoigner et d'aider le jeune homme à se relever. Ils franchirent tous deux la porte menant à l'intérieur. Ils descendirent ensembles plusieurs escaliers avant de sortir, la nuit commençait déjà à tomber et il ne l'avait même pas remarquer.

Aaron fixa Masaru, ses yeux lui demandèrent de le raccompagner chez lui, ce n'était pas bien loin mais il s'avérait que cet adolescent était.... Peureux ? Il espérait que le musicien comprenne.

Sincèrement, ils étaient tous deux sur un petit nuage. Masaru ne supportait que peu de chanter, d'habitude. Pas seul, sans Hina et sa voix enchanteresse, sans sa guitare pour accompagner son chant. C'est comme être mis à nu. Mais là, il avait senti qu'Aaron avait besoin d'une épaule pour se reprendre. Et le meilleur moyen de le faire réagir était, selon le musicien, de chanter dans une lanque qui lui "parlerait". L'anglais, donc.

Le tout avait fonctionné. Les paroles, le "Fairytale" semblait avoir fait son effet, et le plus jeune s'était tourné vers lui. Et leurs lèvres s'étaient découvertes, pour la première fois. La dernière, étrangement, Masaru en doutait O.o Mais le moment se termine déjà. Ils ont loupé les club, les options. Les autres élèves sont déjà en train de quitter Némis pour rentrer chez eux. Il vaut mieux qu'ils fassent de même.

Sa main dans celle de son ami, le Shell se laisse relever. Ils descendent, récupèrent leurs affaires et leurs chaussures. Ce n'est qu'une fois dehors, que Masaru l'observe attentivement, il tourne un instant son regard vers la rue qu'il est censé suivre pour rentrer chez lui, et revient sur son camarade. Un instant de réflexion, il balance entre le pour et le contre, trouve quarante fois pluss de pour que de contre, et offre un beau sourire à Aaron.

- Viens, je te ramène chez toi.

Il n'est pas pressé de retrouver l'appartement familial et la violence de son père, pas pressé d'être enfermé dans sa chambre jusqu'au lendemain, pas pressé d'être seul. Il aimerait profiter encore un peu de la présence du blondinet. Qu'il ramène, effectivement, chez lui. Ce n'est pas loin, ils marchent côte à côte. Les lampadaires s'allument.

Contrairement à ce qu'il a dit à Kayako, l'année promet d'être intéressante. Il va s'occuper de Aaron, oui. Tout simplement, et ça leur sera bénéfique, c'est certain. Deux cœurs gris, ça ne peut donner que du bon !

» Je préviens tout de même =DD.
» Neils Matthew ~Terminé~